Échange de regards entre les médecins généralistes et les sages-femmes sur le suivi de la grossesse à bas risque : comment ces intervenants se représentent-ils le rôle, les limites, et la place de chacun ?
Par : Bergeron, Caroline
Document archivé le : 10/12/2012
CONTEXTE. Depuis les années 1970, les pouvoirs publics ont mis en place des plans de périnatalité afin d'améliorer avant tout la sécurité de la naissance. Cependant les taux de mortalité périnatale et maternelle ne sont pas satisfaisants.
Parallèlement, les professionnels de la périnatalité changent, le nombre de gynécologues-obstétriciens est en baisse, les sages-femmes reviennent s'installer en libéral et veulent suivre les grossesses à bas risques, ce que font aussi les médecins généralistes depuis des décennies. Enfin, les femmes enceintes ont besoin de suivis pluridimensionnels et humanisés. OBJECTIFS : Croisement de regards entre les médecins généralistes et les sages-femmes sur les suivis des grossesses à bas risque : comment ces intervenants se représentent-ils le place, les limites et le rôle de chacun ?
L'hypothèse est que si les médecins généralistes et les sages-femmes se connaissaient mieux, ils travailleraient mieux ensemble. METHODE. Il s'agit d'une méthode qualitative par focus group, avec un focus group de sages-femmes et un focus group de médecins généralistes. Nous avons ensuite réalisé une analyse de contenu transversale des résultats des deux focus group. RESULTATS. Les sages-femmes veulent être mieux connues, mieux reconnues, et mieux rémunérées, et faire plus de suivis de grossesses à bas risque. Les médecins généralistes veulent choisir librement de continuer ou non les suivis de grossesses, compétence qu'ils revendiquent et qu'ils aiment. Les deux professions veulent le bien-être des patientes avant tout. Les deux professions se connaissent très mal, car bien qu'ils se côtoient au cours de leurs études, ils n'apprennent pas à travailler ensemble. Ces professionnels connaissent les risques à dépister mais veulent aussi ne pas médicaliser à outrance les suivis de grossesses à bas risque. Ils aimeraient plus de collaboration. Ils communiquent parfois mais surtout de manière informelle. Ils sous-estiment le nombre de femmes enceintes suivies par les gynécologues-obstétriciens même en l'absence de risque identifié. Les réseaux de périnatalité sont une solution de communication mais encore insuffisamment tournée vers cette collaboration entre les sages-femmes et les médecins généralistes. CONCLUSION. Des efforts doivent être poursuivis pour améliorer la collaboration et le communication entre les sages-femmes et les médecins généralistes, par le biais de formations communes, de communications écrites, et par les réseaux de périnatalité.
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