Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Description de la prise en charge médicale de l'omarthrose avant prothèse d'épaule selon le vécu du patient (à partir de 21 cas)

Par : Sicard, Fabien

Document archivé le : 03/04/2013

Introduction : L'omarthrose représente pour les médecins généralistes une difficulté dans sa prise en charge du fait de l'absence de recommandation. Elle représentera un problème de santé publique dans les années à venir en raison du vieillissement de la population. L'objectif de cette étude était de décrire les traitements pharmacologiques et non pharmacologiques utilisés par les patients présentant une omarthrose avant mise en place d'une prothèse d'épaule. Nous nous sommes appuyés sur des recommandations pour les autres localisations de l'arthrose : EULAR (2003) et OARSI (2009), et pour les autres pathologies de l'épaule : HAS (2005). Le but de l'étude était d'établir des recommandations sur la prise en charge médicale de l'omarthrose pour les médecins généralistes. Méthode : Entre Juin 2011 et Juin 2012, ont été inclus des patients admis en CRRF pour rééducation de l'épaule après la mise en place récente d'une prothèse d'épaule pour omarthrose. A l'aide d'un questionnaire semi-directif, nous avons étudié la prise de traitements pharmacologiques et non pharmacologiques dans les 5 ans qui ont précédé la chirurgie : antalgiques, anti-inflammatoires, anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente, infiltrations de corticoïdes retard et d'acide hyaluronique, soins de masso-kinésithérapie. Nous avons parallèlement étudié les facteurs limitant ces prescriptions. Résultats : Vingt-et-un patients âgés en moyenne de 76 ans ± 7 ont été inclus. Les antalgiques ont été consommé dans 95% des cas avec une prépondérance des opioïdes faibles (75% des antalgiques). Les anti-inflammatoires ont été moins souvent utilisés, dans 62% des cas, quoique de façon relativement importante pour cette population âgée. Les anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente ont été peu utilisés, dans seulement 9,5% des cas, certainement en raison des controverses concernant l'efficacité de ces molécules. Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes de longue durée d'action ont été utilisées dans 52% des cas, peut être en raison de sa faible réalisation par les médecins généralistes (27% des patients infiltrés). Les infiltrations d'acide hyaluronique ont été peu utilisées, dans 14% des cas. Bien que leur efficacité soit démontrée dans la gonarthrose, elle est encore à démontrer pour l'omarthrose. Enfin, la kinésithérapie n'a été que trop peu utilisée dans 43% des cas. Alors qu'elle est très utile dans la gestion de la douleur et dans l'amélioration de la fonctionnalité de l'épaule, son intérêt semble peu présent à l'esprit des patients et des médecins. Les pratiques sont à améliorées dans ce domaine pour permettre aux patients d'avoir recours à une prise en charge optimale et globale. Conclusion : Nous recommandons l'utilisation des antalgiques, des anti-inflammatoires et de la kinésithérapie en première intention. Les anti-arthrosiques et les infiltrations doivent intervenir en seconde intention. La kinésithérapie doit être associée aux traitements pharmacologiques. Des études devront valider cette prise en charge dans l'omarthrose afin de fournir aux praticiens un cadre de prescription et aux patients un traitement médical optimal avant d'avoir recours à la chirurgie prothétique. 12NANT110M


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