Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Des recherches sur les constitutions des peuples libres de Simonde de Sismondi aux principes de politique de Benjamin Constant

Par : Emmanuelle Paulet-Grandguillot

Document archivé le : 10/03/2010

aEn 1801, Sismondi confie son manuscrit des Recherches sur les constitutions des peuples libres à Constant, qui travaille alors à un traité politique dont une des formes définitives est le manuscrit des Principes de politique (1806). La comparaison des deux textes révèle que leurs auteurs apportent des réponses différentes au problème posé pendant la Révolution par la rencontre de la souveraineté populaire et du gouvernement représentatif. Leur libéralisme se construit à partir d'une réfutation du Contrat social. Il interroge les effets pratiques de la conception de la volonté générale comme règle de justice, et en propose une nouvelle définition, comme conciliation ou transaction des volontés particulières, sur laquelle s'appuie une théorie de la limitation du pouvoir politique, dans son principe par les droits individuels et dans sa forme par la balance des pouvoirs. Cette critique de la souveraineté populaire absolue permet d'explorer la complexité des rapports du libéralisme et de la démocratie. Sismondi et Constant démontrent que le principe démocratique ne suffit pas à fonder la légitimité du gouvernement, mais ils n'y renoncent pas pour autant. Le premier conçoit la volonté générale comme une volonté nationale, il inscrit le pluralisme social au sein de l'exercice de la souveraineté, la décision politique devant résulter d'une délibération qui vise à empêcher l'oppression mutuelle de la minorité et de la majorité. Le second dissocie le fondement de l'autorité sociale de sa limitation, le peuple des droits individuels, et il détermine un critère permettant de mesurer la légitimité du gouvernement de la majorité.


Fichier(s) associé(s) au document :
TheseEPG_VersionDepotCorrigee.pdf