Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Intérêt d'une antibiothérapie suppressive au cours des endocardites sur valve prothétique chez les patients non-opérés

Par : Lainé, Jean Baptiste

Document archivé le : 16/07/2019

Introduction. Le pronostic des patients ayant une endocardite infectieuse sur valve prothétique et n'ayant pas bénéficié d'un traitement chirurgical a été peu étudié dans la littérature.L'objectif principal de cette étude était donc de décrire une cohorte de patients ayant présenté une endocardite infectieuse sur valve prothétique non-opérés en analysant les rechutes et la mortalité dans l'année qui suit la prise en charge. Matériel et Méthodes. Entre juillet 2013 et décembre 2017, tous les patients ayant une endocardite infectieuse sur valve prothétique non-opérés et pris en charge dans les CHU de Bordeaux, Nantes, et Rennes ont été inclus. Les patients décédés pendant la phase initiale de traitement et les patients ayant du matériel intracardiaque ou vasculaire ont été exclus. Les données d'antibiothérapie suppressive, de suivi et de mortalité jusqu'à un an après le diagnostic ont été analysées. Résultats. Au total, 129 patients ont été inclus dans l'étude. Le taux de mortalité entre la fin du traitement initial et 1 an était de 24,0% (31/129 patients), le taux de rechute était de 5,4% (7 patients). Parmi les 13 patients qui ont bénéficié d'une antibiothérapie suppressive (10,1%), on dénombre 2 rechutes (15,4%) et 4 décès (30,8%) contre 5 rechutes (4,3%) et 24 décès (23,3%) dans le groupe sans antibiothérapie suppressive (NS). Les facteurs associés au décès identifiés étaient les suivants chirurgie récusée(OR = 2,59 ; IC95% (1,06-6,58) ; p=0,02), abcès à l'échographie (OR = 3,65 ; IC95% (1,36-9,85) p=0,003) et présence d'emboles ou localisations secondaires hépatiques, rénaux ou ophtalmiques (OR = 3,08 ; IC95% (1,05-8,87) ; p=0,02). Le seul facteur de risque de rechute mis en évidence était d'être infecté à Enterococcus faecalis (OR=7,1 ; IC95% (1,1-52,1) ; p=0,02). Conclusion. Les patients ayant une endocardite infectieuse sur valve prothétique non-opérés ont un faible risque de rechute et un taux de mortalité élevé. L'antibiothérapie suppressive ne modifie pas le pronostic de ces patients. Leur prise en charge doit être axée sur les séquelles de l'endocardite et les comorbidités souvent importantes dans ce contexte. 19NANT063M


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