Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Le libertinage érudit et la formation de l'homme : François de La Mothe Le Vayer, précepteur royal et précurseur pédagogique

Par : DUPUY, Nathanaëlle

Document archivé le : 23/11/2016

aFrançois De La Mothe Le Vayer, libertin érudit et philosophe du XVIIe siècle fut précepteur de Louis XIV. A première vue, le rôle politique de notre libertin -protégé de Richelieu, précepteur du Roi-soleil- peut sembler en contradiction avec l’idée de précurseur pédagogique. Pourtant, la lecture attentive des oeuvres de Le Vayer fait apparaître, derrière la grande culture des Anciens, une pensée critique qui n’est pas dénuée de sens pour notre actualité.La précursivité des libertins se situe sous deux angles. Dans un premier temps, par la mise en place du « gouvernement économique » qui est le propre du gouvernement à l'antique, nous allons repérer dans quelle mesure François de La Mothe Le Vayer fait émerger une gouvernementalité sécularisée au niveau politique, en engageant la séparation du gouvernement pastoral et du pouvoir royal. Dans un second temps, par quels moyens notre libertin met-il en exergue une autre vision de la formation de soi détachée des formes institutionnelles et de la conversion éducative ? Depuis le christianisme, le but de l’éducation et des institutions de conversion est de préparer les âmes à rentrer dans l'attente d'un salut que l'ordre politique va ensuite administrer. Face à ce constat, la conception libertine de l’éducation pose une rupture : l’éducation comme émancipation. Par la mise en pratique de l’exercice de la formation de soi-même, en quoi La Mothe Le Vayer est-il encore notre contemporain? Comment peut-il nous éclairer sur les conditions du temps présent en ce qui concerne le rôle de l’éducation comme levier de la question politique?


Fichier(s) associé(s) au document :
2016Dupuy.pdf