Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Vers la notion de théâtralité pédagogique

Par : Sylvie Fontaine

Document archivé le : 30/08/2016

La théâtralité est-elle le propre d’un enseignement magistral ou participe-t-elle des pédagogies actives ? Cette recherche entend répondre à cette question. Elle s’inscrit dans la lignée de travaux qui voient dans le théâtre un révélateur des impensés de la situation pédagogique (Runtz-Christan, 2000 ; Pujade-Renaud, 1983), ou une pratique ayant un rôle de catalyseur (Aden, 2012 ; Archieri, 2013). Elle prend comme source de réflexion l’Émile de Rousseau (1762). Dans les deux premiers livres de cette oeuvre fondatrice, cinq leçons sont « mises en scène », fournissant un corpus pertinent pour réfléchir à la question de la théâtralité des situations pédagogiques, quand on connaît par ailleurs les prises de position de Rousseau contre le théâtre dans La Lettre à d’Alembert (1758) et sa théorie des signes (Starobinski, 1971 ; Derrida, 1967), capitale dans sa pensée pédagogique. Le choix méthodologique d’une lecture dramaturgique (Dort, 1986) de ces saynètes montre que la théâtralité, omniprésente, traverse les grands enjeux éducatifs de l’Émile : métaphysique, épistémologique, relationnel, social (Fabre, 2012). La conclusion propose un modèle construit autour de deux axes communs aux problématiques du théâtre et de la pédagogie, articulés aux processus « enseigner », « former », « apprendre » décrits par Houssaye (1988) : l’axe de la relation maître-élève (ou acteur-spectateur), entre narcissisme et effacement, et celui des signes, entre signes-obstacles, (verbalisme ou histrionisme), et transparence (les choses, la performance théâtrale). Il constitue l’ébauche d’un outil d’analyse des pratiques enseignantes à l’aune de ce que nous nommons leur « théâtralité pédagogique ».


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