Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Évaluation d'un relai ambulatoire dans la prise en charge des endocardites infectieuses : étude rétrospective

Par : Prel, Benoit

Document archivé le : 04/12/2014

En regard de son efficacité, d'un plus faible coût et d'un meilleur confort pour les patients, l'hôpital se tourne vers une prise en charge ambulatoire pour nombre de pathologies médicales et chirurgicales et récemment aussi pour l'EI. Des recommandations ont été émises quant à la prise en charge des Endocardites Infectieuses (EI) hors service hospitalier, mais il existe peu de données en France à ce sujet. Objectif : Comparer le suivi, la survenue de complications et la survie lors d'une prise en charge intégralement hospitalière pour une EI versus un relai ambulatoire. Méthode : Analyse rétrospective à propos de tous les patients traités pour une EI dans le service de Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Nantes sur une période de 8 ans entre 2005 et 2012, avec recueil de données (soins médicaux, complications et réadmission, survie à 1 an) au travers des courriers de suivi au moins jusqu'à un an de l'épisode d'EI. Résultats : 117 cas d'EI ont été hospitalisés initialement en Infectiologie. 52 ont été traités intégralement en hospitalisation. 65 ont été pris en charge en ambulatoire (17 en HAD, 28 par prestataires, 20 en convalescence). Les comorbidités n'étaient pas parfaitement comparables. On retrouvait une plus grande proportion d'hémopathies dans le groupe « relai ambulatoire ». Il n'y avait pas de différence entre les deux groupes concernant les facteurs prédisposant, les pathogènes impliqués ainsi que les localisations valvulaires. Concernant les échecs de prise en charge, il n'existait pas de différence significative entre les 2 groupes : décès n = 6 (11,53%) versus n = 9 (13,85%) p=0,78, réadmissions n = 5 (9,62%) vs n = 15 (23,07%) p=0,082, complications cardiaques n = 5 (9,62%) vs n = 15 (23,07%) p=0,082, complications neurologiques n = 1 (1,92%) vs n = 3 (4,62%) p=0,62, iatrogénie n = 2 (3,85%) vs n = 3 (4,62%) p=0,84. Néanmoins quelques conclusions sont à pondérer devant des effectifs réduits et une faible puissance statistique. Il n'y avait pas de différence sur la survie (p=0,69) (Test de Log Rank). En analyse multivariée, de lourdes comorbidités avaient un impact direct sur la survie (p=0,002) lorsque le score de Charlson était supérieur à 4. Par ailleurs, il a été mis en évidence deux types de population dans le groupe ambulatoire. L'un où la sortie a été décidée pour des raisons de « convenance » (n=49) devant des comorbidités plus importantes, des germes plus virulents, des EI compliquées, ou une prise en charge palliative ; l'autre pour « EI non compliquée » (n=16) considéré lors de la sortie comme d'excellent pronostic. L'immense majorité des échecs de prise en charge ont eu lieu dans le premier groupe. Néanmoins devant des disparités d'effectifs, il n'existait pas différence statistiquement significative. Les EI non compliquée versus prise en charge intégralement en hospitalisation étaient également comparables. Conclusion : La prise en charge ambulatoire des EI reste sûre et efficace si les patients sont bien sélectionnés. Elle peut également avoir pour objet de privilégier le confort des patients lors d'un pronostic défavorable prévisible. 14NANT077M


Fichier(s) associé(s) au document :
prelMED14.pdf