Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Quelle prise en charge axillaire en cas de récidive infiltrante homolatérale d'un cancer du sein initialement traité par chirurgie conservatrice et ganglion sentinelle ? : résultats d'une étude rétrospective multicentrique portant sur 118 patientes.

Par : Joly, Juliette

Document archivé le : 09/03/2018

Introduction : le ganglion sentinelle (GS) est devenu la procédure standard pour la prise en charge initiale des patientes atteintes d'un cancer du sein débutant. Il n'y a pas de recommandations spécifiques concernant la prise en charge axillaire dans le cadre d'une récidive locale (RL), le risque de métastases ganglionnaires axillaires chez ces patientes étant de 26%. En outre, la réévaluation axillaire peut être utile pour l'indication d'un traitement adjuvant. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer l'impact sur la survie globale et sans récidive d'un 2nd GS comparé à un curage axillaire et à l'abstention de nouveau geste chirurgical axillaire chez des patientes en récidive locale infiltrante d'un cancer du sein initialement traité par chirurgie conservatrice et GS. Matériels et Méthode : il s'agit d'une étude rétrospective, multicentrique incluant des patientes avec un antécédent de cancer du sein infiltrant ou in situ traité par chirurgie conservatrice et GS entre 2000 et 2015, présentant une récidive locale infiltrante. Cette étude descriptive classe les patientes en 3 groupes selon la prise en charge axillaire réalisée lors de la récidive : second GS, curage axillaire ou absence de geste chirurgical axillaire. Quatre centres régionaux de lutte contre le cancer ont participé à l'inclusion des patientes: Nantes, Marseille, Lille et Bordeaux. Résultats : 118 patientes ont été prises en charge initialement pour un cancer infiltrant ou in situ avec traitement chirurgical conservateur et GS et ont présenté une récidive locale infiltrante. A la récidive, 20 patientes (17%) ont bénéficié d'un 2nd GS, 53 patientes (45%) d'un curage axillaire et 45 patientes (38%) n'ont pas eu de geste axillaire. Chez les patientes ayant bénéficié d'un 2nd GS, le taux de détection était de 90%. A propos de l'envahissement ganglionnaire à la RL, il n'existait pas de différence significative entre les groupes 2nd GS et curage axillaire : une macro-métastase (5%) a été mise en évidence dans le groupe 2nd GS versus 12 (23%) dans le groupe curage axillaire (p=0.16). Les patientes réalisant une radiothérapie adjuvante à la RL étaient, dans le groupe 2nd GS, curage axillaire et abstention, respectivement de 15 %, 13.2% et 4.4% (p=0.26). Pour la chimiothérapie et l'hormonothérapie, les chiffres étaient respectivement de 50%, 71.7% et 51% (p=0.07) et de 75%, 64.2% et 51.1% (p=0.16). A 5 ans, il n'existait pas de différence significative concernant le taux de récidive axillaire (p=0.16), le taux de récidive locale homolatérale (p=0.14) et le taux de récidive métastatique entre les 3 groupes (p=0.11). La survie globale et sans récidive à 5 ans étaient comparables entre les 3 groupes (p=0.39 et p=0.07). Conclusion : notre étude n'a pas montré de bénéfice en termes de survie en faveur d'un 2nd GS par rapport à une absence de re-stadification ganglionnaire axillaire. Des études prospectives sont nécessaires pour préciser les modalités et les bénéfices d'une réévaluation de l'aire axillaire à la RL. 17 NANT 256M


Fichier(s) associé(s) au document :
jolyMED17.pdf