Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

La localisation de la hernie discale (médiane ou latérale) influence-t-elle la présentation clinique et le pronostic de la lomboradiculalgie ?

Par : Mérot, Oriane

Document archivé le : 17/04/2014

Il avait été évoqué une présentation clinique différente pour les radiculalgies lombaires par hernies discales latérales versus par hernies discales médianes : angle du straight leg raising (SLR) moins serré, radiculalgie plus intense, recours aux soins plus rapide, déficit moteur et sensitif plus fréquents, boiterie plus fréquente, pronostic plus péjoratif. Nous avons mené une étude prospective sur 59 patients hospitalisés en rhumatologie pour une radiculalgie (L4 à S1) rapportée à une saillie discale isolée, sans signes de sténose lombaire. Une cinquantaine de paramètres ont été recueillis à l'entrée, puis corrélés à la topographie des hernies (31 centrales et 28 plus latérales). Les seules différences entre les radiculalgies par hernies latérales et centrales étaient : un âge plus élevé, un score DN4 plus élevé, un score de dépression plus élevé, un (discret) déficit moteur plus fréquent, un angle du SLR moins serré et un signe de Lasègue moins fréquent. La boiterie et la sévérité des douleurs ne différaient pas selon la topographie de la hernie et les différentes manœuvres de mobilisation du rachis reproduisaient pareillement les radiculalgies. Le devenir des sciatiques par hernies latérales s'est avéré aussi bon que celui par hernies centrales, d'après le questionnaire standardisé réalisé par téléphone plus de 6 mois après le séjour. Les conclusions passées d'un pronostic plus péjoratif des hernies latérales ont pu être faussées par le mélange de radiculalgies par débord discal et par sténose foraminale. Cette dernière pourrait être, plus que la position de la hernie, l'explication à cette réputation indue de pronostics plus péjoratifs et aux différences sémiologiques présumées. Les angles plus serrés de SLR dans les hernies centrales, retrouvés dans tous les travaux, pourraient toutefois inciter à remettre en question le concept de conflit disco-radiculaire. Des paramètres non vus sur l'imagerie, comme les flux veineux et de LCR autour du ganglion spinal, pourraient être considérés comme essentiels dans la physiopathologie des radiculalgies. 13NANT128M


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