Complications gynécologiques après embolisation radiologique pour hémorragie de la délivrance : étude rétrospective au CHU de Nantes, à propos de 159 patientes
Par : Menthonnex Michel, Florence
Document archivé le : 16/03/2016
L'hémorragie du post-partum (HPP) est la première cause de mortalité maternelle et un enjeu majeur de santé publique. Les recommandations du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français actualisées en décembre 2014 confirment l'indication d'embolisation des artères utérines en cas d'HPP sévère réfractaire aux traitements et manœuvres de première ligne. L'embolisation est une technique d'hémostase sûre et efficace, cependant un certain nombre de complications gynécologiques peuvent survenir dans les suites de la prise en charge. Les objectifs de cette étude étaient l'analyse descriptive des complications gynécologiques après HPP sévère traitées par embolisation artérielle et la recherche de facteurs de risque de ces complications. Matériels et méthodes :
Il s'agissait d'une étude rétrospective à partir des dossiers d'embolisation radiologique pour HPP réalisées au Centre Hospitalier Universitaire de Nantes entre le 01/01/2007 et le 01/09/2013. Les antécédents des patientes, les caractéristiques des grossesses, des accouchements, des hémorragies et de leur prise en charge, les caractéristiques de l'embolisation, le suivi dans le post-partum, les complications gynécologiques relevées dans l'année qui suivait le geste, et leur prise en charge ont été analysées. Résultats : Cent-cinquante-neuf patientes ont été incluses dans l'étude. Le taux de complications gynécologiques après embolisation pour HPP était de 32,7%, avec 12,6% de complications sévères (nécrose utérine ou cutanée, synéchie endo-utérine, aménorrhée secondaire, déficit neurologique) et 26,4% de complications non sévères (rétention, endométrite, hématome pelvien et hospitalisation pour retour de couches hémorragique). Seulement 57,2% des patientes ont bénéficié d'un suivi au CHU de Nantes. Les facteurs de risque de complication gynécologique après embolisation radiologique pour HPP persistant en analyse multivariée étaient les anomalies d'insertion placentaire (OR=3,58 [1,53-8,34], p=0,003) et la réalisation d'une aspiration (OR=3,68 [1,19-11,37], p=0,023). Conclusions : Les complications gynécologiques après HPP sévère nécessitant une embolisation apparaissent donc relativement fréquentes. Un suivi gynécologique rapproché doit donc être mis en place dans le post-partum. Le diagnostic d'une anomalie d'insertion placentaire et la réalisation d'une aspiration sont des situations encore plus à risque de complication et posent la question de la réalisation d'explorations systématiques.
15NANT127M
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