Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Prise en compte des élèves à « besoins particuliers » et pratiques enseignantes

Par : Nicole Galasso-Chaudet

Document archivé le : 09/01/2014

Notre recherche s'intéresse tout d'abord, aux changements survenus en France, depuis l'édification de l'école de Jules Ferry (1882) à nos jours, par lesquels s'est décveloppée la prise en compte des élèves à « Besoins Educatifs Particuliers ». Partant d'une exploration chronologique et sémantique des textes de loi et de l'historique de la désignation des élèves différents, nous faisons ressortir trois grandes périodes qui déterminent trois types d'école : « l'école ségrégative », l'école intégrative » et « l 'école inclusive ». Ces trois phases d'évolutions prennent sens dans les registres de justifications qui permettent de situer les évolutions et les changements dans les termes que les sociologues, Boltanski et Thévenot (1987) ont employés pour décrire des modèles de compétence sociale plus généraux : « le modèle civique », le « modèle domestique » et le « modèle industriel » (Derouet, 1988). Dans le contexte actuel de « l'école inclusive » nous montrons comment les logiques en jeu (Boltanski et Thévenot, 1991) se manifestent et selon quels montages composites (Derouet, 1988) au cœur des pratiques enseignantes du premier degré, face à un public d'élèves à « BEP », dans des classes ordinaires. Notre recueil de données s'appuie sur la méthodologie de récits de pratiques (Berthaux, 1976). L'analyse réalisée amène finalement à distinguer, dans les situations d'inclusion, comment différentes logiques d'action se déploient et se combinent ensemble, suivant quelles dominantes. Ainsi, en observant l'engagement des enseignants dans les situations d'inclusion, cette recherche apporte des outils pour une meilleure compréhension du travail des professeurs des écoles.