Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Observation de 245 prescriptions de benzodiazépines et hypnotiques renouvelées au delà de 12 et 4 semaines en médecine générale ; Ressource électronique / Cédric Rat ; sous la direction de Jean Paul Canevet

Par : Rat , Cédric -- 1978

Document archivé le : 10/03/2010

Contexte : La France a une consommation de benzodiazépines et hypnotiques très élevée. Les recommandations visant à diminuer la prescription ont peu d'effet. Objectifs : Le premier objectif de l'étude était de décrire la consultation aboutissant au renouvellement de tels traitements au-delà de 12 et 4 semaines. Le second objectif était de rechercher l'existence d'associations entre quelques variables et la mise en place d'une discussion conforme aux recommandations. En particulier, la demande de traitement par benzodiazépine exprimée par le patient limite-t-elle significativement la discussion préalable au renouvellement ? La complexité des situations rencontrées limite-t-elle la discussion spécifique autour de la prescription de benzodiazépines ? Méthodologie : Réalisée par 21 internes de médecine générale auprès de 56 médecins maîtres de stage lors de leur passage au cabinet libéral, l'étude empruntait certaines caractéristiques de l'observation participante. Elle demandait aux internes de relever 21 éléments de la consultation permettant de caractériser : patient, médecin, diagnostic, contexte de prescription, et nature de la discussion préalable au renouvellement. Résultats : Comme dans les travaux publiés, les patients qui consomment cette classe de médicaments se caractérisent par un âge plus élevé, le sexe féminin, une population inactive (retraités et chômeurs). Les traitements poursuivis depuis plusieurs années apparaissent moins réévalués. La durée depuis laquelle le traitement est poursuivi est ainsi en moyenne plus faible quand il existe une discussion préalable au renouvellement (58,3 mois versus 86,9 mois). S'y associe l'âge des patients, qui apparaît plus faible lorsqu'une discussion a été mise en place (64 ans versus 68,8 ans). La demande des patients, souvent considérée comme une pression sur la prescription, amène en fait à une réévaluation plus fréquente de la prescription avant le renouvellement (63,7% versus 57,7%), et non à une reconduction sans discussion telle qu'elle pourrait être réalisée par facilité. Lorsque cette demande intervient en cours de consultation, elle amène même systématiquement à discussion (100% des cas). Autre hypothèse testée, la complexité des situations rencontrées, identifiée dans 54,7% des consultations, ne fait pas passer au second plan la réévaluation des traitements par benzodiazépines, et la mise en place d'une discussion préalable au renouvellement est aussi fréquente que pour les autres patients (63,4% versus 58,7%). La question d'une association statistique entre lieu d'exercice et fréquence de réévaluation de la prescription est posée. Conclusion : L'observation des renouvellements de benzodiazépines et hypnotiques, réalisés par les médecins généralistes maîtres de stage de Loire-Atlantique et de Vendée au-delà des durées de 12 et 4 semaines, retrouve une discussion préalable minimale dans 60% des consultations. Les traitements anciens chez les patients âgés apparaissent moins réévalués.


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