Archive des Bibliothèques universitaires de Nantes

Comportements de consommation chronique de somnifères : étude qualitative de récits de consommation

Par : Schnell, Thomas

Document archivé le : 21/12/2017

Introduction : l'insomnie est un motif fréquent de consultation en médecine générale. Sa prise en charge implique souvent la prescription d'un traitement médicamenteux. Les somnifères doivent être prescrits sur de courtes durées. La durée moyenne de consommation constatée en réalité est de 7 mois. L'objectif de cette étude a été de rechercher et de comprendre les facteurs influençant la consommation chronique de somnifères hors pharmacodépendance. Matériel et méthode : il s'agit d'une étude qualitative par entretiens visant le recueil de récit d'expériences de consommation chronique de somnifères. L'échantillon, recruté en recherche de variation maximale, était composé de consommateurs de médicament à visée hypnotique sans distinction de classe médicamenteuse depuis plus de 3 mois. Les entretiens ont été retranscrits puis analysés. Une analyse thématique, structurale puis conceptuelle a été réalisée. Résultats : l 'échantillon était diversifié. Douze entretiens ont été exploités. L'analyse thématique a permis l'émergence de thèmes pertinents récurrents : les circonstances de début de consommation, la perception du problème de sommeil, le rapport avec les professionnels de santé, la prise de somnifères, la crainte des effets indésirables et l'attitude envers l'arrêt de la consommation. L'analyse structurale a montré une forte utilisation d'un vocabulaire du registre de la catastrophe, peu de mots étaient en rapport avec les sensations agréables. L'analyse conceptuelle fait émerger deux styles de consommation : le style « Fataliste » et le style « Pragmatique ». Le patient ayant un style de consommation fataliste a intégré le médicament à son identité. Il n'envisage pas de vivre sans. Il craint la résurgence nocturne de pensées douloureuses. Le « pragmatique » lui a besoin du médicament pour vivre mieux. Il doit assurer des fonctions diurnes et n'envisage pas de subir les effets du manque de sommeil. Il préfèrerait pouvoir vivre sans ce médicament. Conclusion : comprendre le style de consommation du patient peut contribuer à guider les décisions du prescripteur dans les interventions luttant contre la consommation de somnifères au long cours. 17NANT194M


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